Liz Truss devant les députés anglais, le 8 septembre 2022.  (AFP)

Le gouvernement prévoit notamment une baisse d’impôts de près de 50 milliards d’euros, notamment pour les plus aisés. Un cadeau aux plus riches qui ne passe pas et provoque des secousses dans tout le pays. 

50 milliards d’euros d’impôts en moins, c’est la promesse qu’a faite le gouvernement, vendredi 23 septembre, quand la nouvelle Première ministre Liz Truss a dévoilé sa politique budgétaire. La tranche supérieure d’impôt sur le revenu devrait disparaître pour tous les Britanniques qui gagnent plus de 170 000 euros par an, tout comme la taxe sur les transactions immobilières les plus chères. Mais parallèlement à ces baisses d’impôts, aucune explication n’a été donnée sur la manière de compenser ce manque dans les finances publiques.

Une annonce qui fait beaucoup réagir et qui va jusqu’à inquiéter le Fonds monétaire international (FMI). Il demande une « réévaluation« , sinon « les inégalités augmenteront probablement« . Avant le week-end déjà, les réactions s’étaient faites sentir très rapidement. Les marchés financiers, notamment, ont plongé tout comme la livre sterling. Après une première réaction mécanique de la bourse, c’est désormais la Banque d’Angleterre qui annonce qu’elle pourrait fortement augmenter ses taux d’intérêt le mois prochain. Cette décision pourrait engendrer des emprunts beaucoup plus chers pour les particuliers, comme pour les entreprises.

Une hausse des taux d’intérêts à prévoir

Une perspective qui inquiète de nombreux députés, comme Roger Gale, élu de la majorité, qui s’exprimait sur ITV News : « Si ça arrive, alors nous pourrions avoir une tempête« , pense-t-il. « Je suis malheureusement assez vieux pour me souvenir du dernier krach financier. Les gens venaient me voir en larmes. Ils perdaient leurs maisons, leurs sociétés. Je ne veux pas revoir cela« , avance l’élu, inquiet.

D’ores-et-déjà, plusieurs banques anglaises ont décidé de limiter leurs offres de prêt. La Nationwide Building Society a même déjà augmenté ses taux, à titre préventif. Les nouveaux investissements se retrouvent donc mécaniquement freinés par cette conjecture. Ces annonces ont suscité de nombreuses critiques, et même la colère de certains experts. « Je n’ai jamais vu ça !« , se désespère Davic Blanchflower, professeur d’économie. « Je travaille dans l’économie depuis 50 ans. J’ai vécu la grande récession, et je n’ai jamais vu une telle incompétence« , assure-t-il. 

Après cette première tempête outre-Manche, le ministre des Finances prévoit de nouvelles annonces le 23 Novembre.

Source : France Info